siliceum, de l'aventure à l'entreprise

Ça y est ! Nous y sommes !

Presque un an depuis le début de l'aventure, siliceum passe officiellement du statut de projet à celui d'entreprise.

En quelques mois, nous avons rencontré plusieurs obstacles et questionnements, nous ayant amené des confins des remises en questions jusqu’aux célèbres Pivots.

Parce que l’histoire de l’entreprise façonne notre approche et notre manière de fonctionner, il me semblait tout naturel de la partager avec vous.

Trois associés, amis et passionnés

Tous les trois issus de la même école d’ingénierie informatique (ISIMA), nos parcours, nos curiosités et nos personnalités font de notre équipe une escouade atypique et complémentaire.

Clément a toujours eu un faible pour le code cryptique et les acrobaties algorithmiques. Tout petit déjà, il codait sur Nintendo DS. Depuis, il s’est spécialisé dans le développement de moteurs de jeux vidéo et la performance logicielle. En tant que barbu qui se respecte, il n’hésite pas à partager ses trouvailles et les correctifs à la communauté open-source.

Antoine est un ancien du monde du conseil informatique. Particulièrement investi dans le monde associatif, il met du cœur à l’ouvrage pour accompagner et comprendre les gens avec qui il est en lien. Spécialiste du monde du web, il porte une attention particulière pour associer les réponses techniques adaptées aux besoins exprimés.
Son plus grand défaut (une qualité diraient certains) ? Sa playlist spotify…

Me concernant (Cédric), je suis entré dans l’univers de l’informatique par la porte du graphisme et de la création de jeux vidéo. À 14 ans, j’assemblais mes premiers pixels pour mes premiers jeux vidéo (Haaa, l’époque Rpg Maker…). Mais depuis la découverte des arcanes du code et du web, je n’ai eu de cesse de multiplier les explorations multimédia et d’écumer les hackathons, startup weekends, Game Jam et autres week-ends créatifs.
Mon petit secret ? Je collectionne les tasses licorne…

“Un an depuis le début”?

Ou presque…

Début 2019, Clément et moi avions officiellement quitté nos précédentes activités professionnelles pour entamer l’odyssée siliceum. Antoine nous a rejoint plusieurs mois plus tard.

Clément travaillait pour un studio de jeux vidéo à Bordeaux : ASOBO, Antoine était consultant informatique pour l’entreprise CGI Clermont-Ferrand et je travaillais personnellement au laboratoire informatique du LIMOS dans la même ville.

Au cours de nos expériences professionnelles et personnelles, nous avons rencontré beaucoup trop de projets informatiques avortés, échoués ou qui ne répondaient pas aux besoins des clients.

Les principales causes étaient très souvent un manque de compréhension de leurs métiers et de leurs requêtes, des projets beaucoup trop longs et trop peu de suivi qualité.

Nous voulions changer la donne. Qui dit petite structure, dit flexibilité sur l'approche. C'est pourquoi nous avons décidé de mettre en commun nos compétences, pour proposer une sorte d'hybridation de nos domaines avec des valeurs communes : proposer des solutions numériques, étape par étape, en positionnant nos clients au plus proche du processus créatif.

Une première vision : {meta-computing}

Notre première approche concernait la valorisation de mes travaux de recherche des trois dernières années : comment faire pour distribuer des gros calculs scientifiques sur plusieurs machines ?

L’objectif de ces premiers mois était simple, concevoir des petites briques logicielles que l'on pouvait connecter au besoin. En quelques clics, l'utilisateur pouvait composer un algorithme complexe. Il n'avait pas besoin de savoir coder pour récupérer ses images sur son DropBox, filter toutes celles qui étaient floues, les recadrer, optimiser leur taille et les envoyer sur son site internet.
Puis, à loisir, il pouvait créer une recette, qu'il partageait à d'autres personnes.

Il s’agissait d’une vision long terme, très technologiques, difficile à expliquer et communiquer.

Ainsi, d'un ouvrage énorme, nous avions décomposé le travail en petites étapes facile à atteindre.

Cette approche n’a pas émergé de nulle part.

Nous avions de premiers partenaires technologiques privés et publics qui avaient manifesté ce besoin. Issus du domaine de la bio-informatique et des statistiques, ils avaient sur l'étagère plusieurs algorithmes pertinents qui fonctionnaient très bien chez eux et pour eux. Sauf que pour les rendre accessible à la communauté et les valoriser, il y avait tout un travail supplémentaire à fournir qui n'est pas le leur.

Nous avions donc un projet, des petites étapes, mais pas encore de méthode de travail commune posée.

Premières pierres : définir une méthode

Ainsi, de janvier à février notre but était simple : éprouver une approche méthodologique nous permettant de valoriser très rapidement des algorithmes issus de laboratoire, sous forme de services web (une manière de faire communiquer des logiciels entre eux).

Nous avons opté pour le domaine de traitement de données et plus particulièrement celui de l’imagerie. Nous avions déjà les compétences et le besoin constaté auprès de nos partenaires.

Le problème que nous voulions résoudre devait :

• Intégrer le chargement d'une image
• Être suffisamment long à réaliser pour justifier son automatisation (au moins par nombre de fois à le faire)
• Être facilement intégrable en tant que plugin pour d'autres outils

Après quelques entretiens avec notre réseau, le problème émergeant fut le suivant :

Comment créer rapidement des miniatures d'images de manière intelligente et automatisée ?

Vous savez, le travail que réalise votre graphiste quand il doit travailler plusieurs centaines de photographies de produits afin de les sauvegarder sur votre boutique en ligne...
Et bien, nous souhaitions lui faciliter la tâche, pour que traiter 200 produits ne lui prennent plus quelques heures mais seulement quelques secondes.
En effet, il ne s'agissait pas de juste réduire la taille de l'image, mais de véritablement trouver la partie la plus intéressante et de ne garder que celle-ci.

De cette approche est né notre premier service web dédié au traitement d’images : smartcrop.

Nous avons ainsi synthétisé plusieurs papiers de recherches sous la forme d’un service web hautement performant (C++), accessible en tant que tout petit service web, ou Fonction As A Service (AWS Lambda), disponible sur une place de marché d’algorithmes (RapideAPI).

À terme, notre démarche de travail a été automatisée. Nous accélérons ainsi la mise sur le marché d’algorithmes complexes et performants de traitement de données, issus de travaux de recherches.

Nous reviendrons dans un prochain article sur le projet smartcrop. Vous pourrez essayer l’outil, comprendre son ambition, ses apports et ce que nous en avons tiré.

À l’issue de ces 6 semaines, l’exercice a été particulièrement enrichissant puisqu’il nous a permis de consolider notre approche de travail.

Désormais, nous proposons des cycles de conception de deux semaines, basés sur des retours rapides entre l’analyse des besoins et les réponses à fort taux de rentabilité (retour sur investissement par rapport à l’énergie mise en place).

Confinement && Pivot

Février se terminait, nous avions éprouvé notre manière de travailler à plusieurs, investi nos outils de spécification, de suivi de projet et de retours clients.

La prochaine étape du plan était de convaincre plusieurs partenaires technologiques de partager avec nous leurs besoins en traitement de données. Nous voulions concevoir d'autres briques à intégrer à la solution.

Nos analyses du marché avaient fait émerger deux domaines pertinents dans lesquels nous allions concentrer nos recherches de partenariat : le traitement d’images et la data-science (/ statistiques).

Sauf que, mi-mars survint le premier confinement.

Nos canaux habituels de prises de contacts étaient devenus inexistants, plus de salons, conventions et conférences.

Se sont ainsi imposés à nous deux choix : persévérer dans une recherche tant bien que mal sur les canaux numériques, en quête de partenaires ayant la même absence de visibilité que nous, ou bien remettre à plat une stratégie ne nécessitant pas de partenariat aussi fort.

Nous avons essayé les canaux numériques. Mais par la difficulté de fédérer des entreprises dans le flou, nous avons décidé de changer de stratégie pour nous concentrer sur un objectif plus simple à mettre en œuvre, nous permettant d’être indépendants dans la conception et plus résilients face au contexte.

Dans le jargon startup, on appelle cela “Un Pivot”.

Nous n’avons pas tout mis à la poubelle, mais plutôt profiter de ce que nous avions déjà en interne (compétences, outillages et procédés) pour nous orienter vers une direction plus propice.

Ainsi, nous sommes partis sur un produit ayant besoin de statistiques et mettant en avant notre savoir-faire.

L’idée a été de se dire :

“Quel problème nous a posé le plus de soucis au cours de nos précédentes expériences professionnelles, auquel nous avons été amené à répondre de manière incomplète et dont nous aurions été prêts à payer pour une alternative de meilleure qualité ?”

Sachant que nous devions être efficace, nous appuyer sur ce que nous disposions déjà (compétences et prototypes dans le placard) et aller au plus vite.

R&D et prototypage

Au cours de nos trois expériences professionnelles, nous avons été confrontés aux problématiques de suivi qualité, notamment pour la performance.

Que cela soit dans le domaine de la recherche, du jeu vidéo, ou des logiciels de gestion pour l’industrie, nous n’avions aucun moyen de suivre la performance de nos projets dans le temps.

Comment détecter au plus tôt que les évolutions soumises par les membres de mon équipe impactent la performance, et donc la qualité de mon logiciel ?

Mais, étions-nous les seuls à avoir cette interrogation ?

Qui était touché par le souci de manière critique ? Quelles sont les méthodes en place dans leur entreprise, leurs logiciels, leurs outils ?

Nous avons interrogé la communauté de développeurs qui nous entourait.

Avec près de 200 retours à notre questionnaire, près d’une cinquantaine d’interviews détaillées, nous avons abordé la réalisation en interne de notre premier produit commercialisable : calcite, ou comment suivre en continu la performance d’un logiciel.

De ces mois de confinement ont succédé deux mois de périodes estivales. Jusqu’à septembre, nous avons donc mis le turbo sur un premier prototype, le temps que l’activité économique reprenne des formes et soit plus propice à des ouvertures.

Nous n’avons eu de cesse de cycler entre les interviews utilisateurs, la réalisation du produit avec un seul objectif en tête : proposer une première mouture simple d’utilisation et la faire valider par nos clients. Fin juin, nous avions une première démonstration, utilisable en développement sur lequel nous avons invité nos premiers testeurs.

En septembre, le produit avait subi de nombreuses évolutions pour le rendre plus simple d’utilisation, connectable avec Azure, Github, Gitlab, Slack, E-Mail, doté d’une documentation, d’un environnement de production, d'un outil CLI (utilisable sur un terminal de commandes).

Vous pouvez aujourd’hui, détecter vos régressions de performance, depuis votre outil d'intégration continue (Github, Gitlab, Azure DevOps, Circle CI) et être alerté au plus tôt !
Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à consulter le site web de calcite et de vous inscrire à l’essai. cf. le site web)

Et aujourd’hui ?

Entre une idée que vous aviez en tête, le besoin du marché et le contexte qui vous entoure, la route à prendre n'est pas toujours droite.

D'un produit très technologique, nous avons affiné notre travail pour se diriger au plus près de nos utilisateurs. Parce que finalement, c'est un peu ça l'objectif d'une entreprise : répondre à un problème.

Le pivot autour de calcite n'est cependant pas le dernier.

Lors de nos contacts avec nos clients, deux remarques importantes ont émergé durant nos entretiens.

La performance n’est pas un but en soi, mais plutôt un critère qualité souvent sous-estimé.

Beaucoup de monde ne se préoccupe de la performance de son logiciel que quand elle devient problématique pour ses utilisateurs : quand le clic sur un bouton devient vraiment “beaucoup trop lent” ou bien que la facture du serveur est beaucoup trop élevée.

Certains domaines comme le temps réel et le jeu vidéo ont quant à eux un œil plus facilement rivé sur ces problématiques.

Et aujourd’hui, la mise en place d’une procédure qualité orientée performance n’est pas triviale.

À la différence d’un test unitaire, un test de performance demande une approche particulière, comme une machine dédiée et des opérations de configuration.

Ajoutons que les outils actuels d’intégration continue ne sont pas adaptés à ce genre de pratique ! (Vos tests de performances retourneront difficilement des résultats similaires entre deux invocations).

De ces observations ont résulté plusieurs décisions.

Nous avons besoin d’éprouver notre méthode au plus près de nos utilisateurs. Cela signifie que calcite ne devient plus la fin en soi de notre proposition de valeurs, mais plutôt une corde à notre arc, que nous ajoutons à une proposition de services.

Nous avons donc réorienté notre démarche pour proposer la conception de solutions numériques. Nous investissons nos compétences dans une démarche d’accompagnement, tout en testant plusieurs approches de suivi qualité.

Notre objectif est de nous mettre à la place de certains de nos clients, en éprouvant calcite et en capitalisant sur nos compétences individuelles.

En parallèle, nous renforçons la base utilisateur de calcite. De gros travaux sur son adaptation pour les moteurs de Jeu Vidéo sont en cours.

Notre proposition de valeurs

Nous sommes aujourd’hui une entreprise avec deux casquettes.

En tant que bureau d’étude, nous vous accompagnons dans la création de solutions numériques. Nous vous aidons à choisir les outils les plus adaptés à la taille de votre équipe, vos ambitions futures et votre budget.

Nos compétences en web, gestion et performance nous permettent d’adresser de nombreux types de projets variés, aux usages innovants.

Plus qu’un labo, calcite est un produit en pleine ébullition qui nous accompagne chaque jour. Nous intégrons au fur et à mesure de nouveaux projets sur la plateforme et les projets du bureau d’études bénéficient de l’outil.

Très bientôt, nous vous présenterons notre plan de route le concernant. En attendant, vous pouvez toujours jeter un coup d'œil à son site web et vous inscrire à l’essai. cf. Lien vers le site

Et demain ?

En tant que bureau d’étude et éditeur logiciel, nous avons très largement de quoi nous occuper.

Ces derniers mois nous ont appris à ne rien lâcher, prévoir plusieurs coups d’avance (voir même plusieurs stratégies) et de ne pas hésiter à remettre sur le tapis tout ce que nous avions sous la main pour avancer. Qui aurait pensé que nous en serions là après tous ces rebondissements ?

J’ajouterais qu’il ne faut pas sous-estimer la force de l’accompagnement et du conseil. Nous sommes incubés par BUSI depuis le début, et toute leur équipe nous apporte un réseau et une force non négligeable en ces périodes hyper-actives.

Finalement, l'aventure d'un entrepreneur c'est un peu comme braver une tempête dans un radeau. Il faut savoir improviser, raccommoder ce qui fait défaut, faire confiance à son équipage et ne pas lâcher la destination.